Depuis le boom de l'IA générative, et notamment de ChatGPT, la toile est inondée de commentaires en tous genres prônant l'importance de l'éthique et de sa mise en oeuvre dans le domaine de l'intelligence artificielle.
Mais qu'est-ce que l'éthique de l'IA ?
1. Ce que n'est pas l'éthique
Oui, nous sommes comme ça chez TADA !, nous proposons de commencer par répondre à cette question par la négative, en indiquant ce que l'éthique de l'IA n'est pas.
L'éthique n'est donc pas :
- La conformité à la loi ou au droit, car si une transgression à une disposition législative sera punie par une sanction, cela ne sera pas le cas dans le cadre de l'éthique. En outre, si le droit peut consacrer des principes éthiques (comme par exemple la Charte Européenne des Droits de l'Homme), il peut aussi être considéré comme injuste et donc contraire à l'éthique (par exemple, la loi sur l'esclavage ou plus récemment les débats sur la loi immigration en France) ;
- L'expression de sentiments, car ces derniers pourraient être trompeurs par rapport à ce qui est réellement bien ou juste de faire dans une situation ;
- La religion, car celle-ci est particulière là où l'éthique est universelle. En outre, des personnes ayant foi en une religion peuvent agir de manière non éthique ;
- Les normes culturelles, car les coutumes et moeurs sont composés d'éléments qui ne tombent en rien sous le cadre de l'éthique (par exemple, dire bonjour en se faisant la bise ou en se serrant la main) et qui revêtent un caractère culturel et non universel ;
- La science, car celle-ci permet d'expliquer ce qui est mais ne donne aucune indication sur qui est bon, juste ou encore souhaitable ;
- La morale, car celle-ci est utilisée pour juger la portée d'une action par rapport à son propre système de valeurs ;
- La déontologie, car celle-ci fait référence à des règlements normatifs adoptés par des ordres professionnels pour définir les comportements et obligations à respecter. En cas de violation de ces règles déontologiques, les professionnels peuvent être sanctionnés ;
- Les moeurs, car celles-ci concernent des manières de vivre, des usages, des habitudes dans le cadre d'une population, d'une communauté ou encore d'une nation.
2. Ce qu'est l'éthique
Mais dans ce cas, qu'est-ce-que l'éthique ?
Il est possible de démarrer ce propos en indiquant qu'en France, l'éthique est un sujet traité au sein de la discipline de la philosophie.
Celle-ci peut être définie comme un processus réflexif ayant pour objectif de rechercher le juste et le bien dans une situation complexe au sein de laquelle aucune norme morale n'apparait évidente.
Selon G. Aiguier, l'éthique est un “questionnement sur l'agir dans toutes ses dimensions, qui concerne la question de la vie bonne. Qu'est-ce-que bien agir ? Que devons-nous faire pour réaliser ce qui est juste et bien ?”.
Pour qu'un problème soit éthique, ce dernier doit donc toucher à des questions morales, à des idéaux.
3. Exemples de préoccupations éthiques dans le cadre de l'IA
Au sein des nombreuses préoccupations éthiques que le domaine de l'intelligence artificielle pose, il est possible de prendre comme exemples :
- La manipulation de l'opinion publique,
- Le renforcement de discriminations,
- L'enfermement dans des bulles d'idées (ce qui est déjà le cas sur les réseaux sociaux),
- La surveillance et le contrôle de masse,
- L'objectisation de l'être humain (qui devient un produit de consommation).
En conclusion, si l'Union Européenne est en train de finaliser le cadre légal qui sera applicable aux systèmes d'intelligence artificielle, les acteurs du domaine devront également prendre en compte les nombreuses préoccupations éthiques applicables à cette nouvelle technologie afin d'aboutir à une IA responsable et de confiance.
